Le musée des Confluences​

The crystal cloud of knowledge

​ Musée des confluences - budget de fonctionnement

  Le Musée des Confluences a ouvert ses portes le 19 Décembre 2014 après 14 ans de travaux et un coût de 316 millions d’euros. Nous avons longtemps estimé dans nos articles sur le sujet que le coût de son fonctionnement annuel avoisinerait les 30 M€, soit environ 10 % de l’investissement, comme nous avons pu le constater pour des opérations semblables : Mucem, Quai Branly, Louvre de Lens, etc.
Pour lire la suite... 

​ La Métropole de Lyon a enfin révélé une partie du coût du Musée des Confluences

La Métropole de Lyon a enfin révélé une grande partie du coût pharaonique de ce Musée. Elle vient en effet d’indiquer le prix de la construction, qui sert de base à la rémunération de la SERL, organisme mandataire du conseil général pour la maîtrise d’ouvrage de l’opération : 306 980 575 euros.
 
Mais ce prix n’est pas complet. Il n’inclut que le coût de la construction du bâtiment ! Il ne tient donc pas compte des autres coûts induits par cette opération, à savoir :

  •  Le prix d’acquisition du terrain                                            2 515 544 €
  • L’aménagement de la rue d’Anvers                                     4 070 347 €
  • La reconstruction du boulodrome déplacé à Dardilly          7 688 000 €
  • Le coût des aménagements intérieurs                                9 329 040 € 
  • Soit un total de :                                                                 23 602 931 €

Si on ajoute ce montant au chiffre annoncé par le Grand Lyon, on arrive à un montant global de 330 583 506 €
Ce chiffre est à rapprocher du montant annoncé par CANOL fin 2014, avant la révision de prix demandée par l’entreprise VINCI, qui était de : 328 456 020 €
Vous trouverez le détail dans le paragraphe ci-dessous concernant la conférence de presse qu’a tenu CANOL en décembre 2014, juste avant l’inauguration du musée.
Ces chiffres, pourtant issus des délibérations et des comptes administratifs du conseil général avaient toujours été  minimisés par M. MERCIER (255 M€) et Mme CHUZEVILLE (238 M€).
 
N.B. : ce chiffre de 330 M€ n’est pas définitif : il  ne tient pas compte du résultat des 6 procédures de conciliation dont la Métropole a fait voter la résolution lundi dernier.

​ D8 revient sur le musée des Confluences dans l'émission "En quête d'actualité"

Argent public : l'Etat utilise-t-il bien nos impôts ?, c'est le titre de cette émission le 9 septembre 2015.
C'est l'occasion entre autres, de revenir sur les coûts des constructions d'ouvrages majeurs comme le musée des Confluences. 
 A la fin de cette vidéo, Monsieur Mercier annonce que le coût au m2 du Musée des Confluences est à peut près comparable à celui du MuCEM de Marseille.
Or, d'après nos calculs, ce coût est 3 fois supérieur : le MuCEM a une surface de 44 000 m2 et a coûté 195 millions d'euros, soit moins de 5 000 € le m2.
Le musée des Confluences fait 21 000 m2 et a coûté 328 millions d'euros (jusqu'à ce jour ...), soit plus de 15 000 € le m2 ! 
Pour voir l'extrait de l'émission : 

​ Musée des Confluences : le département du Rhône cherche à cacher la vérité

Notre association cherche à établir la vérité sur la façon dont ce projet a été conduit et sur ce qu’il a coûté.

Nous avons donc demandé à Mme CHUZEVILLE, la présidente du conseil général, de nous communiquer 3 éléments essentiels :

1. Le marché passé par le département avec la société qui a conçu le projet : c’est la définition des besoins exprimés à l’origine par le conseil général,
2. Le programme établi par cette société, qui a servi à lancer l’appel d’offres gagné par l’architecte autrichien COOP HIMMELB(L)AU ;
3. Le coût détaillé de cette réalisation, aménagements extérieurs et intérieurs compris, les coûts annoncés par Mme CHUZEVILLE (239 M€) et par M. MERCIER (255 M€) étant très éloignés de ceux que CANOL a trouvé dans la comptabilité du conseil général (328 M€).

En l’absence de réponses satisfaisantes du conseil général, nous nous sommes vus dans l’obligation de demander son avis à la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs), qui dépend du Premier Ministre.

Les réponses de la CADA sont les suivantes :

1. Arrêt du 27 mars 2014 : CANOL ne peut avoir accès au marché initial : le département l’a perdu !
2. Arrêt du 16 octobre 2014 : avis favorable à la communication à CANOL du programme
3. Arrêt du 27 novembre 2014 : avis favorable à la communication à CANOL des extraits de comptes de la collectivité faisant apparaître les éléments sollicités.

Mais, depuis cette date et malgré ces avis, le conseil général n’a toujours pas communiqué à CANOL les éléments demandés.

CANOL n’hésitera pas à aller en justice si nous n’obtenons pas ces documents !

​ Conférence de presse du 4 décembre 2014

Résumé
A. SUR LA GESTION TECHNIQUE DE L’OPÉRATION
  • Nombreuses irrégularités dans la gestion technique du dossier
  • Incapacité du département du Rhône et de la SERL à gérer correctement un dossier de cette envergure
  • Irresponsabilité de nos élus à gérer l’argent public
    • Le dossier a été lancé sans connaître le lieu d’installation, l’enveloppe financière globale du coût de construction, son financement et le coût d’exploitation 
    • Il n’a pas été arrêté quand il a été constaté que l’on courait à la catastrophe
    • Financement par des emprunts toxiques
    • Vente des actions de la CNR précipitée et à vil prix
  • Manque total de transparence 
    • Comptes opaques etr changeants
    • Non-communication des éléments demandés
    • Perte du marché de programmation
    • Nécessité de passer par la CADA pour réclamer les éléments du dossier
  • Mensonges systématiques sur le coût de l’opération
    • M. MERCIER
    • Mme CHUZEVILLE
  • Coût final de la construction : 328 M€ ( 5,5 fois le coût initial prévu)
  • Pas de budget détaillé du coût d’exploitation à 15 jours de l’ouverture : le budget global d’exploitation annoncé est de  18 M€, il paraît encore très sous-estimé !
  • Impossibilité en France de demander à la justice de juger les responsables de cette débâcle et de les mettre hors d’état de nuire. Les avocats consultés nous y ont fait renoncer.
B. SUR LE PRÉJUDICE SUBI PAR LES CONTRIBUABLES
Les contribuables, jamais consultés sur l’opportunité de lancer cette opération, sont les dindons de la farce :
  • la taxe foncière a été augmentée de 18% en 2014, ce qui procure un revenu annuel supplémentaire de 50 M€ (dont 75% iront à la métropole) alors que l’examen scrupuleux des comptes du Département montrait que cette augmentation n’était pas justifiée
  • le taux des droits de mutation a été augmenté de 18,4% en 2014, ce qui va apporter un revenu annuel supplémentaire de 46 M€ (dont 80% iront à la Métropole) alors que seuls 17 M€ étaient nécessaires pour compenser la nouvelle péréquation entre départements.
  • Le président de la métropole prévoit déjà d’augmenter les impôts locaux pour faire soi-disant face aux baisses des dotations de l’Etat alors que le but annoncé de la création de la Métropole est de faire des économies.
Le dossier complet de la conférence de presse : 


​ Eté 2014 - Le bilan de la réalisation du projet en bref


​Lancé en 1999 par le Conseil Général, le chantier du musée des Confluences devrait enfin être achevé en décembre 2014, pour une ouverture au printemps prochain. Soit 6 ans de retard et un coût 5 fois supérieur aux prévisions initiales. «Qu’est-ce que 5 ans à l’échelle de l’histoire de Lyon ?», philosophe le vice-président du département, Jean-Jacques Pignard, qui assure que « le contribuable n’a pas déboursé un sou », les millions d’euros tombant probablement du ciel.
Ce n’est pas l’avis des opposants au projet. Rares au conseil général, où les rallonges budgétaires n’ont suscité, au pire, que des abstentions, ils sont bien plus nombreux dans les rangs de l’association Canol. Qui pose à présent la question du futur coût d’exploitation : de 15 à 20 millions d’euros par an, le chiffre officiel ? Ou deux fois plus ? 

Le quadrupède a coûté un bras:
Ce sera sans nul doute l’attraction phare du lieu. Mais le squelette de dinosaure acheté à grands frais (1,2 million d’euros) pèse lourd dans l’enveloppe censée enrichir les collections.
Le budget global n’a cessé d’enfler : 
En ajoutant aux 182 millions votés fin 2011 les 85 millions déjà dépensés, on arrive loin, très loin, de l’estimation présentée en 2000… 
- 2000 :   62 millions d’euros 
- 2003 :   91,4 millions d’euros 
- 2006 :  152 millions d’euros 
- 2007 :  161 millions d’euros
- 2008 :  178 millions d’euros
- 2011 :  239,7 millions d’euros
- 2013 :  313 millions d'euros
Le bilan coût-bénéfices est désastreux 
Le conseil général table sur 500 000 entrées chaque année. Ce qui, au vu de la note finale, risque d’en faire le musée de prestige le moins rentable d’Europe. La culture n’a pas de prix, c’est connu.

Si on compare le montant des travaux / nombre de visiteurs / an à d'autres musées :
Musée des Confluences, Lyon (2014)  313 millions d'euros / 500.000 prévus
Centre Pompidou, Metz (2010)  65 millions d'euros / 335.000  (2013)​
Musée Reina Sofia, Madrid (2005)  92 millions d'euros / 2,7 millions
Musée Guggenheim, Bilbao (1997)  150 millions d'euros / 960.000 
Musée du Quai Branly, Paris (2006)  233 millions d'euros / 1 307 326  (2013)

Les petits détails qui ont fait les grosses ardoises
Terrain : La conception du bâtiment, qui concentre toutes les charges sur 3 appuis, ne tient pas compte de la localisation : le terrain alluvionnaire, pollué, n’est pas porteur et a nécessité des fondations complexes jusqu’à 31 mètres en dessous du niveau du terrain.
Isolation : Situé dans un couloir ouvert à tous les vents, le bâtiment, tapissé d’immenses vitres, risque de coûter cher en chauffage. 
Joints : Les 17 000 plaques en Inox, toutes de tailles différentes, qui forment la vêture, doivent être ajustées au millimètre près.
Entretien : Impossible de nettoyer le «nuage», anguleux et posé à 8 mètres de hauteur, sans faire appel à une société spécialisée. 
Béton : Il a fallu en couler 21 000 m3 dans le socle pour soutenir la charpente, l’équivalent de dix piscines olympiques.

Déroulement du projet
Contrat programmiste en 2000 : perdu !
Contrat SERL 2M€ en 2000 (Maîtrise d’ouvrage déléguée). Ce contrat sera multiplié par 3,5.  
Choix Maître d’œuvre sur la base d’un concours : Coop Himmelbaum, cabinet d’architectes autrichien répondait à un programme de 61 millions d’€. Ce contrat sera approuvé le 15 janvier 2002 par le CG sur une base de 91,4 millions d’€ et subira une augmentation de 86%, alors que le coût des travaux sera multiplié par 5 !
« Dialogue compétitif » avec les entreprises en 2004. Fayat Bec en concurrence avec Eiffage-Vinci. 
En septembre 2005, choix de BEC Frères (Groupe girondin Fayat) pour un marché de travaux de 150 M€. 
SERL contrat de 5M€ en 2005.

Choix de BEC Frères (Groupe girondin Fayat) en Novembre 2005 pour un marché de travaux de 85 M€. 
Début des travaux en Octobre 2006. Problèmes entre la MOE et BEC. Dans le contexte de l’accident du terminal de Roissy, les assureurs refusent d’assurer et bloquent le projet en multipliant les demandes d'études et de mesures constructives complémentaires. 
Patriarche & Co est désigné « architecte d’opération » aux côtés de Coop Himmelbaum, et réalisera les plans directeurs réclamés par BEC.
Le contrat Fayat-BEC est résilié en 2008 pour « motif d’intérêt général » sans faute avérée, puisque l’entreprise n’est pas pénalisée, mais indemnisée. Le motif d’intérêt général n’est pas acceptable, le motif de blocage n’étant pas extérieur aux parties, mais une décision arbitraire.
Après une reconsultation difficile, faute de candidats, VINCI prend le relais en 2009.
En 2014, alors que les marchés ne sont pas soldés, le coût de l’opération est évalué à environ 350 millions d’€, à comparer aux 61 millions initiaux.

Et le coût d’exploitation ?
Alors que l’inauguration est prévue en décembre 2014 et que du personnel a déjà été embauché depuis plusieurs années, il est impossible de connaître le budget de fonctionnement du musée. Le chiffre de 13 millions d’€ est annoncé, manifestement sous-estimé. Par analogie aux autres musées récents, ce chiffre sera plus que doublé.
Comme dans le meilleur des cas les recettes de billetterie et des produits annexes seront de l’ordre de 3 millions d’€, de 10 à 20 millions d’€ devront être financés par la collectivité. A l’occasion de la réorganisation territoriale, l’absence de données ne semble pas inquiéter le futur président de Lyon métropole Gérard Collomb, futur gestionnaire du musée.
Comment en est-on arrivé là ?
Il a fallu un total mépris des contribuables dont on vole l’argent, une incompétence crasse, et des infractions répétées et délibérées à la réglementation des marchés publics.

L'article de Lyon Capitale de septembre 2014 : 


​ Choc de mégalomanies culturelles, autres exemples

- Des raisons de s’interroger

D’après « Lyon Capitale » (n°730 Février 2014), la construction du musée des confluences aura « nécessité un budget de 364 millions d’euros ».
Le lancement de cette opération s’est fait en 2000 sur la base d’un coût de 400 millions de francs, soit 61 980 000 euros.
Depuis plus de 30 ans, la situation financière de la France se dégrade et sa dette croit à une vitesse exponentielle.
Depuis plus de 15 ans, l’Etat transfère aux collectivités de nombreuses missions, avec les charges financières qui les accompagnent. Et les élus locaux ne peuvent être surpris de cette tendance, en tout cas pas les députés maires et sénateurs maires qui participent au vote du budget de l’Etat. Ils sont au contraire les mieux placés pour anticiper. Et il faudrait que les « leaders » des grandes collectivités qui ne cumulent pas les mandats soient d’une nullité crasse pour n’en rien savoir.
Pourquoi dans ces conditions nos élus se lancent-ils dans des opérations ruineuses, et pourquoi ces opérations dérapent-elles comme si elles leur échappaient complètement ?

 – Comparatif des musées français récents

Ce n’est pas la première fois que les médias font leurs choux gras des projets délirants, parmi lesquels les musées occupent une place de choix (on pourrait aussi s’intéresser aux installations sportives).
Ainsi, les opérations du musée des arts premiers quai Branly, du centre Pompidou à Metz, du musée du Louvre à Lens ont fait l’objet de louanges dithyrambiques de la part des responsables politiques, des architectes, artistes et philosophes, mais de critique non moins appuyées de ceux qui s’alarment de ces dépenses inconsidérées dans un pays dramatiquement endetté, dont la population ne cesse de se plaindre de sa précarité.
Nous avons donc voulu mesurer et comparer quatre opérations avec celle de Lyon confluence.

 - Le Musée des arts premiers au quai Branly

Il est considéré comme un caprice présidentiel, chaque président ayant à cœur, à défaut de rendre le pays en meilleur état que lorsqu’il a été élu, de laisser une trace de son passage …
Cette réalisation ne répondait pas à un besoin, les collections étant précédemment réparties dans plusieurs musées, notamment dans le musée des arts d’Afrique et d’Océanie (Palais de la Porte Dorée), classé monument historique, qui disposait de 16 000 m2, et qui a été reconverti en « cité nationale de l’histoire de l’immigration, moyennant une dépense de 20 millions d’€, avec un budget de fonctionnement de 7 millions d’€ et des recettes insignifiantes (80% des visiteurs ont des entrées gratuites).
Le musée des arts premiers, ouvert en 2006, a une surface de 40 600 m2.
Selon les sources, entre 3 500 et 4 000 objets sont exposés.
On a beaucoup critiqué le dérapage des coûts de construction, qui sont passés de 168 millions d’€ à 232 million d’€, soit un dépassement de 38%. Le coût au m2 est de 5 714 €.
Le budget de fonctionnement est de 63 891 000 €, à comparer à celui de la Porte Dorée qui était de 3 millions d’€, soit 15 fois plus et environ
16 000 € par an par objet exposé. Les ressources propres représentent
22 % de ce budget.

- Le Centre Pompidou à Metz

Ouvert en 2010, il a une surface de 5 020 m2.
Il ne dispose pas d’œuvre « en propre », celles qui sont exposées provenant de la « maison mère », toutes les expositions étant donc temporaires. Nous n’avons pas d’indication sur le nombre d’œuvres exposées, mais, compte tenu de la surface, il est de l’ordre de 1 000.
Les dérapages financiers conséquents ont défrayé la chronique : le coût de construction, prévu à 38 millions d’€ a été finalement de 70 millions d’€, soit un dépassement de 84%. Le coût au m2 est de 13 944 €.
Le budget de fonctionnement, initialement estimé à 10 millions d’€ a été revu à 12 millions d’€, dont 3 millions devaient provenir des recettes propres (billetterie, produits dérivés, mécénat …).
Fin 2013, les dépenses n’étaient pas couvertes par les recettes, La ministre de la culture Aurélie Filippetti était sollicitée, alors que la région baissait sa participation de 1 million d’€.
La fréquentation baisse régulièrement, et il est envisagé qu’elle se stabilise à 400 000 visiteurs par an.

- Le Musée du Louvre à Lens

Ouvert en décembre 2012, il a une surface de 20 000 m2, ce qui est très proche de celui de Lyon Confluence.
On peut supposer qu’il exposera environ 1 000 œuvres, car, comme le Centre Pompidou de Metz, il puise dans les collections du musée du Louvre, le vrai (il a été reproché de piller le Louvre).
C’est sans doute celui qui a suscité les plus vives critiques, puisqu’elles portaient à la fois sur son implantation, son architecture, son opportunité (qualifié de « vide intellectuel » dans la Tribune de l’art), et naturellement de son coût prohibitif. On a beaucoup utilisé le terme de « démesure ».
Anecdote qui pourra nous être utile, la procédure de consultation du programmiste a été annulée par le Conseil d’Etat en 2003, le montant de ce contrat étant alors estimé à 35 000 € HT.
Le coût de construction prévu de 117 millions d’€ a été augmenté de 72%, atteignant finalement 201 millions d’€ (Wikipédia et Le Moniteur). Le coût au m2 est de 10 050 €.
Le musée a accueilli 900 000 visiteurs la première année (2013, et il est prévu qu’il en recevra 500 000 par an par la suite.
Le budget de fonctionnement de 2013 était fixé à 15,5 millions d’€ dont 3 millions d’€ couverts par les recettes, les 12,5 millions d’€ restant étant pris en charge par les collectivités. Signalons que l’accès à la « Galerie du temps » est gratuit.
Fin 2013, on apprenait que les seuls frais de chauffage et climatisation se montaient à 900 000 €, soit près de la moitié des produits de la billetterie (2 000 000 €).
Pour boucler le budget de 2014, on a fait l’hypothèse optimiste que l’hiver serait clément et prévu 750 000 € pour le chauffage !
Et afin de diluer les déficits de fonctionnement, une partie des réserves de Paris seraient transférées à Lens.

- Le MuCEM à Marseille

Lancé sous Jacques Chirac, destiné à accueillir les collections des arts et traditions populaires , le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée a ouvert en juillet 2013 à l’occasion de l’année de la capitale européenne de la culture.
L’opération est complexe.
Physiquement, il est construit sur le site du fort Saint-Jean et du môle J4, les deux sites étant reliés par une passerelle et comporte un autre site dit « CCR ».
Si les opérations j4 et fort Saint Jean sont classiques, celle du « CCR » fait appel au PPP.
Les surfaces sont de : 15 500 m2 pour le J4, dont 3 600 m2 d’exposition
15 500 m2 pour le fort Saint-Jean dont 1 200 m2 d’exposition
13 000 m2 pour CCR dont 8 000 m2 d’exposition
Le coût de construction prévu (J4 et fort Saint Jean) à 100 millions d’€ a été finalement de 191 millions d’€, dont 113,4 millions pour le bâtiment principal J4 (source le Moniteur).
Il hérite des collections du Musée national des arts et traditions populaires (MNATP), ainsi que de celles du département Europe du Musée de l’Homme.
En 2013, il a reçu 1 824 000 visiteurs. Ce score impressionnant est du à la fascination pour l’architecture du bâtiment J4, à son emplacement somptueux, ainsi qu’à l’année capitale de la culture.
Mais ceci ne doit pas cacher les 6 millions d’€ de perte de l’ensemble MuCEM et Capitale 2013, qui seront partagés entre les financeurs publics, ainsi que le «plan social affectant les salariés de MP 2013 (Télérama).
Le budget 2014 est annoncé à 23 millions d’€, et la fréquentation attendue à 300 000 visiteurs risque de ne pas assurer l’équilibre…

- Le Musée des Confluences à Lyon

Bien que l’opération ait débuté en 2000, l’ouverture n’est prévue qu’en décembre 2014.
Il est destiné à remplacer le Musée Guimet, qui ne répondait plus aux règles de sécurité contemporaines, et dont la taille ne permettait pas de présenter les collections dans de bonnes conditions.
Le programme établi en 2000 prévoyait la réalisation de 19 000 m2 pour un coût total HT de 400 millions de francs, soit 60,98 millions d’€ HT.
Mais la réalisation a été chaotique, avec résiliation du marché de travaux de structure, interruption des travaux, et un dérapage considérable, puisque le coût final dépassera largement les 300 millions d’€.
Fin 2011, les autorisations de programme signées atteignaient la somme de 295 738 980 €. Apparemment, rien n’a été engagé depuis.
Que penser des estimations de Lyon Capitale et MSN qui annoncent un coût final de 364 millions d’€ ? Serait-ce à dire qu’à 6 mois de l’ouverture du musée, 68 millions d’€ de dépenses n’auraient pas fait l’objet d’autorisation de programme ?
Manifestement, ces 364 millions d’€ comportent des dépenses autres que de construction. Mais le coût aura été au moins multiplié par 5.
Concernant le fonctionnement du musée, il est difficile de se faire une idée, tant le département du Rhône est discret sur ce point. En 2009, son président avait déclaré que le budget serait de 13 million par an, mais les spécialistes estiment que ce budget sera de 19 à 22 millions d’€, voire 30 millions selon certains.
La fréquentation espérée est de 300 000 visiteurs par an, sachant que, comme ailleurs, une bonne partie des entrées seront gratuites. Sur cette base, les recettes seront de l’ordre de 3 millions d’€ au grand maximum. La collectivité devra donc financer entre 10 et 20 millions d’€ par an.

 - Conclusion

Pour cette étude, nous avons trouvé une documentation pléthorique sur les projet muséologiques, sur les projets architecturaux, ou sur la symbolique rappelée dans d’innombrables discours ou communiqués de presse.
Mais il a fallu une opiniâtreté et une patience de Bénédictin pour trouver quelques données financières. La Culture n’a que faire des fins de mois du contribuable, et il y a surtout sur ce sujet une culture du secret.
Nous pouvons dégager de ces opérations culturelles un certain nombre de points communs.

Il y a de la part de nos responsables politiques un déni de réalité :

  • Ils ne veulent pas voir que la situation économie du pays se dégrade (et ce n’est pas d’aujourd’hui) et devient dramatique;
  • Ils ont endetté les collectivités dans des conditions souvent ahurissantes (emprunts toxiques) pour financer leur projet délirant ;
  • Ils sont d’une discrétion de violette lorsqu’il s’agit de financement.
  • Ils ont tous donné la priorité à l’architecture par rapport au contenu ;
  • Ils comptent tous sur « l’effet Guggenheim», qui a vu la ville de Bilbao prospérer après la construction du musée ;

Mais, ainsi que le rapporte Le Monde, « on ne compte plus les maires qui ont souhaité imiter le modèle sans y parvenir. Le Centre culturel international d'Aviles, dans les Asturies, a dû fermer provisoirement moins d'un an après son inauguration, en 2011, faute de moyens pour y organiser des expositions. L'architecte était pourtant une star, le Brésilien Oscar Niemeyer. Aujourd'hui encore, l'ensemble "stagne", constate le directeur général du Guggenheim, M. Vidarte.
Idem pour la Cité de la culture de Saint-Jacques-de-Compostelle, une oeuvre hors de prix et inachevée de l'Américain Peter Eisenman, dont le fonctionnement coûte des sommes pharaoniques alors que l'ensemble est en partie désert. »
Le plus inquiétant est que les budgets de fonctionnement ne sont couverts qu’à 20% par les ressources propres, ce qui conduira inévitablement les collectivités (c’est déjà le cas à Metz), notamment en cas de changement de majorité, à réduire drastiquement le budget.
Et encore faudrait-il modifier le comportement des populations laborieuses qui négligent la culture pour passer leur temps à l’usine ou à Pôle Emploi. Il faudrait également que les amateurs de football (grand consommateur d’argent public, lui aussi) reportent un peu de leur enthousiasme sur les objets inanimés …
On peut craindre que, faute de budget d’entretien, ces bâtiments vont se dégrader, comme nombre d’édifices publics.
Pourra-t-on poursuivre les expositions, et pourra-t-on même maintenir les collections en état ?

Dans cette comparaison, le Musée des Confluences remporte tous les records :

  • Celui du plus grand dérapage : coût de construction multiplié par 5, voire 6 (à ce stade, la précision importe peu);
  • Celui du plus coûteux : 364 millions d’€ ;
  • Celui du plus long à construire : 14 ans ;

Et sans doute celui du moins transparent, tant il est difficile d’avoir des informations fiables.

​ Octobre 2012 - La folie Confluences continue : le coût prévisionnel a dépassé les 310 Milions d'Euros !

Quand, en Mars 2012, le journal Le Progrès avait une nouvelle fois « enfumé» ses lecteurs en publiant que le coût du Musée des Confluences serait de 180 millions d'euros, CANOL vous avait détrompés et vous avait annoncé que le coût global serait au minimum de 260 millions !
Eh bien, nous étions bien en dessous de la vérité, laquelle transparaît aujourd'hui, à l'examen des comptes 2011 du Département du Rhône:

Le coût prévisionnel global se monte aujourd'hui à plus de 310 millions d'Euros TTC, dont 172 millions ont déjà été dépensés au 31 décembre 2011. Et ce n'est pas fini ! Révisions de prix, réclamations de bureaux d'études ou d'entreprises, compléments de dernière minute, tout cela risque fort de faire monter encore la note, que nous, les contribuables rhodaniens devrons payer avec nos impôts locaux.
· Ce montant représentera donc plus de quatre fois le montant sur lequel les élus avaient engagé le projet en 2000, qui était de 400 millions de francs Hors taxes, soit 61 millions d'euros HT, ou 72 M€ TTC.
En plus, aujourd'hui, moins de deux ans avant l'ouverture du Musée, on parle officiellement d'un déficit de fonctionnement de 13 millions d'Euros annuels (à voir le déficit abyssal du Musée de la Villette à Paris, ces 13 millions ont toute chance d'être multipliés par deux ou plus !). Là encore, c'est l'argent de nos impôts qui comblera le trou !
Il ne faut donc pas vous étonner quand vous entendrez dire que les impôts du Département du Rhône vont se trouver majorés l'an prochain d'un pourcentage à deux chiffres !

Vous pouvez consulter le dossier en détail et y voir confirmées la légèreté (et l'incompétence ?) avec lesquelles nos élus décident de dépenser notre argent.

Dossier au 10 Octobre 2012.pdf

​ Mars 2012 - La folie Confluences continue : on nous cache le coût supporté par les contribuables !

La construction de cette " folie " par l'entreprise VINCI suit son cours.
Le journal Le Progrès vient une nouvelle fois de tromper ses lecteurs en publiant le 26 mars 2012 que le coût de l'ouvrage sera de 180 millions d'euros. Or 180 M€ ne représentent, au mieux, que le «reste à dépenser» annoncé le 15 janvier 2010 par le Président du Conseil Général. Le coût global sera au minimum de 260 millions car, à cette date, 80 millions avaient déjà été dépensés, ainsi qu'en atteste le compte administratif du Conseil Général pour l'année 2008 publié le 12 juin 2009.

Ce montant représentera donc quatre fois et demi le montant sur lequel les élus avaient engagé le projet en 2000, qui était de 400 millions de francs, soit 61 millions d'euros.
Contrairement à ce qui est écrit dans ce journal, le premier entrepreneur n'a pas « jeté l'éponge après seulement quelques semaines de labeur » pour des problèmes techniques, mais suite à un profond différent avec l'équipe de maîtrise d'oeuvre ayant entraîné deux arrêts de chantier, dont le dernier, définitif, en juillet 2008. Sa compétence n'a pas été mise en cause puisqu'il lui a été accordé un avenant de 6 millions d'euros en octobre 2007, dont 1,5 millions pour rétribuer le cabinet d'architectes chargé de compléter la prestation incomplète du cabinet titulaire du contrat. Cet entrepreneur a réalisé les études techniques et les fondations entre octobre 2006 et juillet 2008, soit 22 mois, et non pas quelques semaines, et il lui a été reconnu un droit à indemnisation de 8 millions d'euros.

Nos conseillers généraux, dès le début de l'opération, ont été très mal informés sur son coût.
Le conseil général, maître d'ouvrage assisté de la SERL, s'est révélé incapable de mener à bien ce projet entre un architecte autrichien et un groupement français de construction.
CANOL a dressé un aperçu de la façon dont les choses se sont passées depuis l'origine du projet :
· Genèse et évolution du projet au travers des Délibérations du CG
· Choix du mode de dévolution du Marché et gestion de celui-ci
· Difficultés à s'affranchir du Code des Assurances en matière de Responsabilité Civile Décennale
· Historique des dépenses prévues et engagées.
. garantie décennale dont seulement 40 M€ sont pris en charge par les entreprises et 220 M€ par les contribuables en cas de sinistre !

En vidéo